EXPOSITION COLLECTIVE

QUELLE LANGUE ALORS ?

VICTORINE MÜLLER / ERIKA PIRL / GABRIELLA DISLER / ROBERT IRELAND / NICI JOST / FORK BURKE / ALEX HERZOG

26.05 – 26.06.2016

Vernissage: jeudi 26 mai – 18h-22h
Finissage: dimanche 26  juin – 14h-18h

Ç’avait été comme de placer quelques-uns, une petite foule, dans une chambre. On ne les avait pas regardés du dessus, mais du dedans. Ils avaient chacun amené leur besace, qu’ils ne montraient pas en entrant, et après s’être regardés ils s’étaient mis à briller, parce qu’ils étaient venus ensemble. Ils s’aimaient et avaient chacun amené d’ailleurs ce petit prisme de l’invisible qu’ils nous avaient rendu dans le bois de la pièce. Ils s’étaient mis à briller. Il y avait des ombres et des reflets.

C’étaient comme de petites âmes quand l’on ne pouvait pas toucher la grande, alors on soulevait le couvercle et cela se mettait à briller. Ils s’étaient mis à parler mais on n’entendait rien, c’était comme le langage de la pluie. On voyait la lumière sortir de leur bouche. Ils parlaient, dans ce petit espace qu’ils avaient grand ouvert, ils avaient colorié les murs (et les avaient ainsi renversés, cependant ils étaient là toujours pour leur lumière pour s’appuyer), ils avaient rempli l’air de ces bouts d’âme et les avaient quittés.

Et nous nous entendions ce brouhaha des gens absents, comme un hall de chemins de fer sans voies ni trains, parce qu’ici les chemins sont d’air et d’esprit, de couleurs et de forme, de lumière.

On veut rester, dans le langage éternel des choses créées, que l’on écoute, comme la berceuse de l’ailleurs, d’un pays que l’on ne connaît pas mais qui nous est apporté. De plusieurs pays, aussi loin que l’océan, où souffle le vent si frais, dans plusieurs directions, là où chacun souffle, se précipite comme une risée et nous irradie, dans un frisson de vagues fraiches.