BERTRAND EMARESI

Quel est le sens de ce monde hypermoderne, individualiste et bruyant, qui court tel Sisyphe à toute vitesse dans un mur cognitivement insaisissable ? Ce mur qui prend forme dans la limite d’une planète terre est en train de nous bétonner un avenir de plus en plus dystopique. Tel Sisyphe poussant son caillou, nous avons atteint les sommets, mais on a oublié d’où l’on vient… Quelles réponses donner à ce suicide collectif  ?

Dans le Mythe de Sisyphe, Albert Camus introduit sa philosophie de l’absurde, la recherche en vain, par l’homme, de sens, d’unité et de clarté. Dans un monde inintelligible, dépourvu de Dieu, de vérités et de valeurs éternelles, cette prise de conscience de l’absurde nécessite-t-elle le suicide ? Camus nous incite à prendre conscience de la nécessité d’une révolte, de laquelle naîtra la liberté et la passion.

Marcel Duchamp nous a ouvert aux champs des readymades et de l’inframince. Il met au défi la question de ce qui est de l’art et ce qui n’en est pas. Dès lors, la réflexion devient prépondérante. Les sensations et dimensions questionnent la vérité de la réalité et trouvant des réponses dans le champ libre de l’interprétation. L’art fait alors danser la révolte.

Bertrand Emaresi a créé une installation pour nous faire part de ses observations et ressentis sur le bruit et les gestes de plus en plus absurdes de nos cultures. Cette prise de conscience de la dominance de l’absurde nécessite une révolte artistique immédiate. L’artiste fait appel à ses références pour se situer entre « mon appétit pour l’absolu et pour l’unité » et « l’impossibilité de réduire ce monde à un principe rationnel et raisonnable » ?

La réponse souffle dans le vent.